Budget Défense, variable d’ajustements injustes

Avant toute chose, je précise auprès des médisants, des mécréants et autres démagos, que je ne suis pas de ceux qui se contentent de comparer les dimensions d’équipements actuels à ceux de la guerre froide.
Une telle comparaison n’est d’ailleurs qu’absurdité au regard des conflits « modernes » et de l’évolution capacitaire (tant en terme de capabilité que de disponibilité) des équipements.
Bien au contraire de ceux-là, je défends les « pooling » efficients tels qu’est l’ALAT ou de ceux menés par l’EDA.

Il n’empêche, 2013 est une nouvelle fois une année où des efforts sont demandés à la #Défense, vis-à-vis de son #Budget.

Ce « rognage » est d’ailleurs la conséquence directe d’une volonté de l’Etat Français (et du Chef des Armées qu’est le Président de la République) de réaliser des économies, ce qui, dans l’absolu, est une initiative louable.

La Défense doit actuellement faire face à de nombreux défis qui détermineront sa capacité à assurer les missions de Souveraineté de la France et son avenir pour les 40 prochaines années.

Tout d’abord, rappelons que la Défense doit actuellement faire face à de nombreux défis qui détermineront sa capacité à assurer les missions de #Souveraineté de la #France et son avenir pour les 40 prochaines années.
Sans rentrer dans les détails, encore moins faire un « listing » des programmes et projets actuels, la France, comme de nombreuses nations, est à la fin d’un « cycle » ou, plus exactement, au début d’un nouveau cycle :

  • Renouveler l’ensemble des équipements
  • Lancer des programmes « modernes » (ère « informatique »)
  • Préparer l’armée de demain (axée sur l’ « interconnexion »)
  • Poursuivre sa conduite du changement (centrée sur l’efficience des moyens)

Pour assurer tous ses défis et garantir la Souveraineté de la France, la Défense a besoin d’investir.

Pour assurer tous ses défis et garantir la Souveraineté de la France, la Défense a besoin d’investir

Plus elle tardera à investir aujourd’hui, et plus cela agravera sa situation de demain :

  • Effet « bulldozer »

Plus on repousse le tas (des investissements), plus il grossit

  • Défaillances capacitaires

Manque de moyens

  • Incapabilité

Conséquence de coupes imposant l’abandon de programmes stratégiques ou les rendant obsolètes

  • Perte de Souveraineté

Incapacité à relever les défis de la Défense ou être à la hauteur de ces défis

L’Etat a trouvé plus « facile » de ne pas faire face aux vrais problèmes

Or, au lieu d’imposer des économies où il y a gaspillage afin, selon l’approche du « Just-In-Time » et son principe de « Zero Waste », d’inciter à la conduite d’améliorations :

  • Réformer l’éducation
  • Réformer le système de retraite
  • Rationaliser (structure de l’état, nombre de ministères, pertinence de certains postes et dépenses liées)
  • Et j’en passe…

La raison de ce choix est simple :

Contrairement aux autres ministères, la Défense a peu de retombées directes sur la population (exceptions faites des employés d’entreprises de Défense et de la mise en exposition aux risques de ses soldats).
Il est ainsi, par pur souci de contement démagogique de la population, plus facile de reporter l’effort sur un ministère de « niche » et dont une part de la population qui le compose est disciplinée et loyale, que de faire face aux grands défis.

Il est plus facile de contenter le peuple en le soudoyant avec son propre argent, aurait pu dire La Boétie.

On ne regrette jamais ce qu’on n’a jamais eu (La Boétie)

D’ailleurs, je citerai un propos de ce dernier :

« On ne regrette jamais ce qu’on n’a jamais eu ».

Or, quelle population française, encore active ou influente, du recourir à la Défense et faire face aux défaillances de celle-ci ? Voir sa terre, ses biens, bafoués par l’occupant ? La majeure partie de la population n’a jamais eu besoin de la Défense, dès lors comment lui en vouloir si elle ne s’en soucie pas…
En revanche, tout effort consenti auprès des autres ministères risquerait d’engendrer, temporairement, une dégradation du service envers la population, donc un effet ressenti.

Ce « cache-misère« , en lieu et place du « Juste » dont l’Etat est sensé être le premier garant, qui consiste à faire porter l’effort sur la Défense, au détriment de la raison, du simple fait que son effet ressenti est moindre, porte un nom :
La « qualité perçue« , l’image de marque.

La Défense a toujours été et sera toujours un formidable outil de relance économique et industrielle

La Raison évoquais-je, car la Défense a toujours été et sera toujours un formidable outil de relance économique et industrielle.

Michel Drancourt l’évoque d’ailleurs très bien dans son ouvrage « Leçon d’Histoire de l’Entreprise de l’antiquité à nos Jours« , rappelant à quel point l’investissement fait par les Etats-Unis durant la Seconde Guerre Mondiale, et par la suite au travers de certains programmes Défense, a pu « booster » son économie, réduire le chômage et développer l’innovation.

Un choix irresponsable et illogique !

Ainsi, le gouvernement préfère-t-il faire le choix irresponsable d’un #LivreBlanc vidé de lui-même au point qu’il se résume presque à une feuille blanche et est déjà qualifié de « merde innommable » par certains de ses participants tant il est un non-sens.
Ce choix irresponsable et illogique, guidé par la seule volonté démagogique de contenter la population en ménageant les susceptibilités et faire l’éternelle autruche face aux vrais défis de l’Etat.

Julien Maire

Spécialisé dans l'amélioration et la coordination industrielle, avec plus de 15 ans dans le secteur aéronautique & défense.

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